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100 km de Chavagnes Dur! Dur!

Vendredi 6 heures du matin le train quitte la gare St Charles. Maurice plus connu sous le pseudo de Momo 13 est en face de moi. Nous voilà partis pour un périple de 13 heures qui nous mènera à Chavagnes en Palier à l’autre bout de la France. Le voyage est interminable mais fort sympathique.


20 heures nous débarquons sur le lieu de délivrance des dossards, je suis accueilli par Sandrine (MassadaWarrior) et son mari (Ironman) qui sera ma suiveuse vélo demain pour les 100 km de Chavagnes. Nous nous dirigeons vers le superbe camping-car et je remets religieusement à Sandrine tout mon équipement pour le lendemain.


Apres une rapide installation dans la pièce mise à notre disposition par l’Organisation nous voila partis pour la pasta party où je retrouve pas mal de copains du forum. L’ambiance est très détendue mais le repas est vite abrégé car, vu l’heure du départ de la course (5 h.) tout le monde, suiveurs et coureurs a envie de reprendre des forces.


Samedi 2 heures du matin, le gymnase s’agite déjà ! Moi qui comptait dormir jusqu'à 3 h. j’en suis réduit à suivre le mouvement. Le temps est plutôt clément mais en bon méridional que je suis j’ai quand même froid.
Je suis super serein, sans doute parce que mon objectif pédestre principal de l’année est déjà atteint (record en 2h54 sur le Marathon de Turin). Ici ce n’est que du bonus. Je n’ai pas vraiment fait de préparation spécifique pour ces championnats de France des 100 km, mais la forme est là et je pense avoir bien récupéré depuis mon 15 avril italien.

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4h45 je suis dans le gymnase à coté de Jean Marc (Cyrano) et nous discutons du profil du parcours : « tu verras Michel ce n’est pas si plat que cela ! » je suis surpris vu que le dénivelé annoncé est de 16 mètres ! Enfin on verra bien.

 

5 heures me voila sur la ligne de départ dans la nuit noire. « Bang » c’est parti pour 100km.


Mon objectif est simple pour ce début de course : « Respecter le plan de marche, c'est-à-dire courir à moins de 150 puls minutes ce qui doit me donner une allure de course de 12km » . La nuit noire m’empêche de vérifier sur mon Polar l’allure mais l’habitude me fait dire que suis à la bonne allure.


Je décide de me fixer un objectif par tranche de 5 km, cela sera pour commencer 25’ pause ravito comprise. 25’46 pour la première tranche c’est parfait.


Km 8 voila les suiveurs à vélo, pas simple de repérer Sandrine dans la nuit, un concert de cris troue la nuit, chacun hurlant le nom de son ou de sa suiveuse. Ca y est, je l’ai récupérée ! Nous atteignons le 10 ème km (tranche de 5km en 24’57). Il fait plutôt froid et comme souvent j’ai le ventre qui commence à faire des siennes. Je demande à Sandrine de me passer l’imodium que j’avais prévu. Rien ni fait, cela sera donc un passage rapide dans les buissons pour fournir de l’engrais aux plantes du coin. Les jambes sont bonnes les km. s’enchainent avec plaisir, le 15 ème km est atteint (tranche de 5 km en 26’57). Le mal au ventre lui est toujours présent après chaque ravito je rêve de voir le jour se lever et le soleil avec lui. Encore 5 km de passés en  25’15.

 

Nous voici dans la dernière partie de la boucle. Allez hop , voila le premier tour de terminé, tout est parfait, Sandrine assure son rôle parfaitement, il suffit que je lui demande quoi que se soit pour que dans la minute qui suit je sois servi sur un plateau. Le mal au ventre est toujours là, j’ai décidé d’arrêter de prendre des gels et de me contacter du coca que j’avais préparé dans les petites bouteilles remises la veille à ma suiveuse (une super idée d’ailleurs vu que l’organisation avait remplacé le coca des tables par du coca light !un gros bug sans doute).

 

Un nouvel arrêt buisson n’altère en rien notre rythme de course. Les tranches de 5 km s’enchainent tranquillement autour de 25’. A 100 mètres devant nous je repère Benoit Laval sur son vélo qui accompagne sa femme Alexandra. Je suis surpris de revenir sur elle car je pensais qu’elle serait loin devant. Je la passe sans accélérer elle à l’air dans le dur. Nous voila bientôt à mi parcours, le ventre c’est enfin endormi. 50 ème km atteint en 4h15. Je suis dubitatif, j’ai été raisonnable, j’ai respecté allure et rythme cardiaque prévus, mais j’avais prévu de marcher à chaque ravito et je ne l’ai quasi pas fait : résultat près de 8’ d’avance sur le temps escompté. Le problème en ultra c’est que chaque minute gagnée en début de course te fait perdre souvent des dizaines de minutes en fin de course.

 

Je franchis la ligne pour la deuxième fois. Je suis surpris de ne pas rattraper Vincent (Confetti) car je le pensais parti sur des bases identiques aux miennes.  Je ne pouvais pas deviner qu’il était loin devant en route pour un sacré exploit ( 8h19 !). Je surveille mon cardio régulièrement et je m’aperçois que mes puls augmentent légèrement. Je décide de ralentir légèrement et de rester sous les 150 puls comme prévu au départ. Ma vitesse tombe à 11km/h. Sandrine continue d’assumer sa tache avec courage, les km sont longs pour elle aussi qui découvre les affres des

« ballades » interminables en vélo. Cela devient plus dur je décide de me faire violence dans les moments difficiles pour maintenir l’allure et inversement de ne pas accélérer dans les moments ou tout semble redevenir facile.

 

Un avion et son copilote me double au milieu du 3 ème tour : Alexandra et Benoit Laval, je pense à Jean de la Fontaine …. Je maintiens mon rythme de course aux alentours de 27’ par tranche de 5 km. Une pensée pour Marmotte au passage de 6 heures où je passe le 70 ème km ( malade je n’avais pu faire mieux que 66 km lors de son superbe 6 heures OFF).

 

 Voila la ligne dernier  tour ;  comme à chaque passage sur la ligne les cyclistes sont déviés pendant quelques centaines de mètres. Sandrine me crie qu’elle me rejoint, elle s’éloigne sans que j’ai pu récupérer le moindre  ravito, pas grave je pense alors. A la sortie,  pas de Sandrine, je comprends qu’elle a dû s’arrêter quelques instants.

 

Me voila parti pour près de 5 km sans ravito. Sandrine est revenue je me sens rassuré pourtant même si je ne m’en rends pas compte tout de suite,  le mal est fait. La fatigue plus la chaleur qui grandit et cette interruption d’une trentaine de minutes de tout ravito me font ralentir inexorablement.

 

Km 80 je suis dans le dur, Sandrine semble souffrir aussi, le parcours me semble avoir changé, les petites bosses des premiers tours se sont transformées en interminables montées ,  Jean-Marc tu avais raison,  Chavagnes ce n’est pas plat !

 

Un 100 km c’est long est voila que je rejoins mon avion du 3ème tour, Alexandra Rousset est scotchée à la route. Je la passe sans coup férir à 10 km/h ! Benoit lui demande de s’accrocher à ma foulée. Je me sens investi d’une mission de meneur d’allure je retrouve un peu d’énergie jusqu’au

85ème km. Elle finit par décrocher dommage car la savoir juste derrière moi me forçait à maintenir l’allure. Sandrine est aussi fatiguée que moi, je lui propose de me laisser là et de rentrer plus vite « Risque pas me dit- elle, je compte bien aller au bout et franchir la ligne avec toi !

 

Je suis super mal, je n’avance plus qu’au courage et avec un seul objectif parcourir chaque km en moins de 6’ mn ce qui me permettrait de casser la barrière des 9 heures. Plus que 10 km et il me reste 1h03 pour finir, cela doit être bon, je cours les yeux fermés, j’ai mal. 95ème km cela ne finira donc jamais de monter ! Chaque kilomètre est un long calvaire, mon cerveau se focalise sur le chiffre 6, 6 minutes pour chaque kilo et c’est gagné. Km 99, plus que 1000 mètres et j’ai 10’ pour les parcourir ! je pourrai finir en marchant. J’essaie de profiter mais j’ai tellement souffert dans les derniers kilomètres que c’est dur. 300 mètres les potes du forum sont là ils m’encouragent, Momo est là il a du abandonner et doit être bien déçu lui qui visait un podium dans la catégorie V3.


Je franchis la ligne avec Sandrine, quel soulagement ! Le chrono 8h57’05 c’est gagné. Je la remercie, je ne peux retenir mes larmes je suis épuisé. Que c’était dur !


Je téléphone à ma petite femme restée à Marseille pour garder les enfants, je regrette qu’elle ne soit pas la !


Je récupère petit à petit, quelle course ! Que ce fut dur ! Mais je suis fier d’avoir tenu le coup, de ne pas avoir lâché quand c’était si difficile.
La suite ce ne fut que du bonheur, repas avec tous les copains et des moments super sympathiques, nouvelle nuit dans le gymnase qui, la veille, était habité par de vaillants coureurs et qui ressemble plus à un hôpital de campagne désormais.


Je vous évite le récit de l’interminable retour en train et de ses péripéties.
En conclusion un super week-end de convivialité et de performance (Encore Bravo Vincent !)


Une immense merci à Sandrine et à son mari pour leur gentillesse !


Pour moi prochain objectif en octobre cela sera à Amsterdam, en attendant je vais profiter de mes 3 records en 3 courses et en 3 mois (2 mars Marathon Barcelone 2h56, 15 avril Marathon de Turin 2h54, 19 Mai 100 km de Chavagnes 8h57). Maintenant un peu de repos bien mérité.