Un faux plat de trop !

Vendredi 2 Mars
Sacrement long ce Camping Car ! Combien de fois ai je répéter cette petite phrase à ma patiente ma femme durant ce week end de 4 jours , je ne sais pas, mais en tout suffisamment pour la saouler. Pour éviter tout problème de logistique nous avons décidé de tester pour la premier fois la maison mobile et je dois vous dire que c’est top ! Après 6 heures de route et 2 heures de recherche de place nous voilà stationnés à 300 mètres du départ du Marathon de Barcelone.
direction Marathon expo, on récupère nos dossards et nos différents cadeaux et nous voilà parti pour un premier tour de ville, j’essai de marcher doucement pour m’économiser ! Repas tapas durant lequel je refrène mon envie de manger plus que nécessaire.
Retour à l’auberge roulante vers minuit, bien fatigué.

Samedi 2 Mars
Tout le monde dort, je m’habille sans bruit et me voilà parti pour un petit footing de 30mn, qui me conduira devant le stade olympique ou en 1992 Marie José Perec gagna une superbe médaille d’or. Le reste de la journée visite de la ville toujours en traînant des pieds car je sais bien que ce n’est pas raisonnable mais faut bien concilier Tourisme et sport et faire plaisir à la miss qui verrait d’un mauvais œil le fait de faire une après midi repos à Barcelone ! Le soir je suis complètement cuit, je me demande comment je vais bien pouvoir faire pour courir demain.

Dimanche 3 Mars
5h30 le réveil vient de sonner, je me lève de nouveau sans bruit, un habillage rapide et me voilà parti pour un petit footing de 15’.A ma grande surprise je me sens super bien. Je reviens au camping car réveiller le reste de la tribu.
7h30 Nous voilà en tenue, je commence à rentrer dans la course, Marie aimerait traîner un peu, moi j’ai envie d’être sur la ligne de départ.
8h15 Un dernier baiser à ma moitié qui rejoint son sas, et me voilà sur la première ligne. Je suis impatient d’en découdre, plutôt serein.
8h30 « Bang » c’est parti les 10000 coureurs s’élancent plein d’ambition. Je me force à ne pas partir trop vite. Mon Polar RS800 et le tee shirt Adidas avec ceinture cardiaque incorporé (et donc plus la gêne insupportable des ceintures thoracique) me rassure moins de 168 puls je suis largement dans la plaque.
L’objectif est simple, malgré le parcours vallonné, maintenir une allure de 4’05 au kilo jusqu’au 32 eme km et après on avisera.
J’aligne les kilomètres à l’allure prévue, le passage au 10 eme kilomètres en 41’17 est conforme à mes prévisions. Les jambes sont super bonnes, les sensations également. Le passage à mi parcours est effectué en 1h27’51. j’ai pris un peu de retard mais c’est plus ou moins volontaire car j’ai envie de tenter un négative split. J’hésite à accélérer des le 22 eme km mais j’ai peu d’être trop gourmant on attendra encore un peu. Encore 10 km de passés en 41’20, me voilà donc au 30eme. Je décide de temporiser encore 2 km et puis de tenter d’accélérer. Le plus surprenant c’est que je n’ai toujours aucune douleur musculaire, je suis incroyablement frais. Mes puls sont stabilisés à 168/169 soit largement en dessous des 172 prévues. Au ravito du 30 eme léger cafouillage, je fais tomber un gel, j’essai de le ramasser, puis j’avale de travers mes gorgée d’eau. Je suis furieux je viens de perdre une vingtaine de secondes bêtement. 32 eme kilomètres passé en 2h13’ je fais un rapide bilan, aucune douleur, pas de fatigue excessive maintenant il faut y aller ! Me voilà parti, j’accélère franchement , au plutôt j’ai l’impression d’accélérer car le chrono varie entre 4’08 et 4’12 au kilomètres. J e reprend régulièrement des coureurs, je ne serai plus doublé par personne. En fait je vais réellement plus vite ce qui n’était pas prévue c’est que le 6 derniers kilomètres sont en faux plat montant. Moi qui comptait finir les 10 kilos en moins de 41’ je ne peux faire mieux que 42’30. Dernier virage, puis dernier faux plat avec la ligne d’arrivée 200 mètres plus loin, les secondes s’égrènent sur le chrono géant sous l’arche d’arrivée , je n’arriverai pas à passer sous les 2h55. Je coupe la ligne après un dernier rush en 2h56’14’’.
C’était une belle course..classement final 171 eme sur 7000 arrivants

Analyse du coach
*La mauvaise lecture du profil de la course me coûte mon objectif initial 2h54
*La bonne gestion du début de course me permet de finir très frais (je pense vraiment que j’aurais pu continuer 10 km de plus à ce rythme)
*Le parcours vallonné du marathon de Barcelone peut être intéressant pour des coureurs puissants comme moi qui ne craignent pas les légères pentes (2à3%)
* L’absence de séance de Vma courte et moyenne durant ma prépa me permet de penser que j’ai encore malgré mes 42 ans une petite marge de progression.
* Ma participation à un 6 heures 3 semaines avant le marathon ne m’a pas posé le moindre problème.

Les objectifs à venir

* 10 km conseil général en moins de 36’30 en Mai
* 8h45 ou moins au championnat de France des 100 km en Mai
* un marathon avec ma femme en octobre pour essayer de lui faire casser la barrière des 3h30
* Un marathon en Novembre pour approcher les 2h52 et passer au moins sous les 2h55

Conclusions

Je repars de Barcelone satisfait par ma course et surtout plein d’ambition pour la suite. Alors qu’en 2004 passer sous les 3 heures avait été pour moi comme une fin en soi, cette fois je prend cette performance comme base de travail pour mes futures courses.

6h de Grenoble : Au bout de l'effort !

8h15
Nous avons rejoint le Bourget du Lac avec ma petite femme et un copain qui a eu la gentillesse de nous héberger à Grenoble. Le vent est très violent et il tombe une pluie assez forte, la journée s'annonce difficile ! 

 
9h
C'est parti ! Les 80 coureurs de cette course sur invitation s’élancent sur le parcours de 1 785 mètres. Je pars en fin de peloton avec ma moitié, puis après 2 minutes de course et un dernier bisou, je m’élance à l’allure prévue soit environ 12km/h. 
Le circuit est détrempé ce qui nous oblige parfois à faire de légers détours (en fait la distance qu’enregistrera mon polar 800sd est de 1 845 mètres). Une longue ligne droite face au vent rend la première partie de la boucle très difficile  : si je maintiens l’allure je me retrouve très haut en pulsation cardiaque... le vent en partie responsable de cela mais surtout le gros rhume que je traîne depuis près d’une semaine.

Les premiers tours s’enchaînent sans problèmes, je commence à doubler et à être doubler par les premiers qui tournent à 14km/h. Pendant près de 4h30  je vais courir  à environ 12km/h sans le moindre problème, puis tout à coup je vais commencer à être moins bien... 

Un mal de ventre va s’installer et ne plus me quitter. Un arrêt de 5 minutes au vestiaire n’y changera rien. Il me reste 1h30 à courir et franchement je suis très mal, ma petite femme qui elle paraît bien fraîche, finit par me rattraper. Je lui demande de ne pas m’attendre car je n’avance plus. J’ai l’impression que le vent souffle de plus en plus fort. Chaque tour devient plus long, je ne double plus grand monde et vois certains des coureurs que je gardais en point de mire pendant les premières heures me prendre un, puis deux tours. Chaque minute est interminable, mais je dois aller au bout... Fini de regarder le chrono, courir juste courir !

Dernier tour, j'attends ma petite femme pour le faire avec elle, je suis épuisé, elle me paraît en pleine forme !

 

Epilogue

37 tours de parcourus, 66,041km officiellement, 68,265 sur mon polar, mais peu importe je suis très fatigué et bien content que cela soit finit !

J’espérais plus de 70 km mais le vent, mon gros rhume, la perte de poids de la semaine précédente (près de 2kg), ainsi qu’une grosse semaine d’entraînement en vu du marathon de Barcelone le 2 mars prochain sont sans doute une explication à cette contre performance.

Maintenant récupération jusqu'à mercredi et en route vers Barcelone !

 

 

Millau mon premier 100km par Poussgirl.

Je m'entraine comme un chien depuis depuis 6 mois, en particulier durant ce mois d'Aout au cours duquel un pari du genre "celui qui fait le plus de kms" lancé par celui qui partage ma vie fait exploser  mon entraînement normal m'occasionnant au final 2 sciatiques consécutives une bursite et quelques tendinites à 3 semaine de la course.

    Merci mon amour d'avoir sous-estimé ma tète de bois!

Je pars donc à Millau la peur au ventre, ma ceinture Gibaud sur les reins et l'espoir de mon 1er 100 kms en 12h envolé! Tant pis, à défaut, je ferai mon baptême de cenbornarde couplé à mon 1er 24h!

    Mon esprit de maman tranquille (le chien et les 3 enfants casés), j’arrive avec mon adoré au gymnase ou l'on va passer 2 nuits. C’est rigolo !

Après avoir dit bonjour à Bruno and co, je bois une petite mousse avec Gégé que je connais enfin, Phil, Amar et quelques autres. On va manger un repas un peu trop frugal à mon gout mais on rigole bien. Tout le monde est très gentil et je me sens toute petite à coté de tous leurs exploits!

    On passe une nuit de bébé et le matin, c’est la valse des patchs de voltarene, mon petit Guronzan, le gâteau énergétique, miam, poussé par ma 9500eme bouteille de st yorre de la semaine ! Ras le bol de l'eau qui pique!

Michel me bichonne comme avant chaque course, me met la crème anti frottement, mes chaussettes, chaussures, (si, si!) mon dossard. Un vrai papa ! Pendant qu'il me chouchoute, je regarde autour de moi: Mesdames, pour le plaisir des yeux, je conseille le gymnase à toute! Tous ces jolis garçons qui se préparent, un vrai bonheur!

        Aller, on y va ! Une trouille d'enfer mais marre d'attendre, envie d'y être maintenant!

    On se met dans la foule, Michel râle comme d'hab parce qu'on est derrière. Je le charrie mais me rends assez vite compte qu'il a raison: on prend tout les escargots, marcheurs, on pile, zig zag, et en plus on prend un retard au chrono.

            Enfin, on y est. Assez vite, au 10e km, la cohue s'estompe pour laisser place à une pluie timide puis ultra présente qui ne nous quittera plus.

     On passe au semi mouillés ms tranquille, ponctué de "comment ça va ton dos" de mon chéri qui me surveille comme le lait sur le feu. Les ravitos sont un bonheur pour moi qui n'aime pas le sucre, des sandwichs au pâté, fromage, des œufs durs! Le pied pour un ventre comme moi, mais mon camarade de jeu est un peu frustré de mes arrêts et m'oblige à courir en mangeant, et je défie quiconque de manger du pain au pâté en courant à 9,5 à l'heure ! Ça, c'est sportif ! Je veux bien faire n'importe quoi, ms il ne faut pas rigoler avec la bouffe. Ma grand mère dirait, «ventre affamé n'a pas d'oreille"          

                On approche du 42e en se chamaillant comme les vieux du Muppets show et je me sens plutôt bien malgré un très léger mal de ventre auquel je compte bien remédier à Millau. J'ai bien en tète les conseils avises de Koline dont j'ai lu le Cr avec attention, ainsi que celui de b. Heubi, et je sais que je dois être impec à ce stade de la course. Ce que je suis mais je reste prudente. Tout reste à venir.

                "Petite" halte aux toilettes de Millau qui transforme ma patiente moitié en négrier sadique! M'en fiche, je veux repartir dans de bonnes conditions, c’est loin être fini. Pas question de trainer une petite gène. Pour me punir, nos affaires sèches restent dans le sac et je repars vc mes pieds et tee shirt trempés. On s'enguelle comme des chiffonniers, je le soupçonne d'être le fils caché de Menguelé, mais, contrairement à ce que j'ai lu quelque  part, je ne le frappe pas. Etant donnée ma carrure, j’ai appris à privilégier le verbe!

                   On avale les kms et les gels, j'aimerais voir le paysage mais il pleut tellement que je ne vois que la route et la visière de ma casquette.

    J'attends le 60e pour mettre ma musique. La fatigue se fait un peu sentir par moment, et je sais que bientôt, la tète devra  prendre le relais du corps. Pour ça, les lunettes mp3 sont un bon allié. D’autant que, pour quelqu'un qui ne vise pas de chrono, je trouve les ravitos et arrêts pipi (ultra fréquents je le confesse) de plus en plus rapides. Je présents chez mon homme comme un espoir de quelques chose qui va me fatiguer!

Mais le moral est bon, j’ai mal aux mollets, aux genoux ms il parait que c'est normal, alors.....

                    Comme prévu, la musique me booste à mort, je me régale malgré la douleur omniprésente, la pluie, le vent. Je suis dans une sorte d'état second, béni oui oui au pays du footing. Endorphine -fatigue sans doute.

    On attaque Thiergues vc soulagement tellement je le redoutais! On croise les meilleurs sur le retour joli moment de solidarité et de complicité.

    70e km, ravito, Marmotte nous mitraille, arrêt rapide et on décide de rester encore mouillés, toute façon, ça ne se calme pas.

       Allez, c’est partit pour Thiergues-le retour un mur devant nous!

L'avantage, c'est qu'on marche et ça j'adore! Michel n'a pas le courage de me demander de courir. Je me venge et l'oblige à trottiner, lui, ne pouvant me suivre en marchant. C’est que, 30 ans de rythme parisien moi monsieur! 

        La formule est efficace, on remonte beaucoup de monde, et l'idée du chrono se précise de plus en plus chez mon adoré.je commence à y croire un peu moi aussi, le corps répond encore et le moral est bon.ms prudence, j’ai toujours peur de l'explosion inattendue.

        La nuit tombe, on a croise GéGé entouré d'une couverture, triste pour lui. Les descentes se font de plus en plus douloureuses, les ravitos toujours plus rapides voire inexistants. Ca sent l'écurie!

        Au 93e, la nuit est tombée, et là, les kms comptent double! La tête prend le relais des jambes, je passe en copilote. Michel me demande de ne pas lâcher mais je le rassure, ça ne m'effleure même pas! Je ne l'ai jamais envisagé, il serait trop déçu mon homme et trop de gens m'ont prédit la défaite.

            Le panneau Millau, 97e environ, je meurs d'envie d'insulter 2 fonctionnaires qui ns donnent un kilometrage bidon, et à ce stade, j’ai plus d'humour! Mais on est bon pour les - de 12h.Je voulais marcher mais, finalement, on court jusqu'à la fin, avec même un  petit sprint dans le parc de la victoire.

 Etat second, bonheur, complicite, on passe le chrono main dans la main, c’est magique ! J’y crois à peine, je l’ai fait, je reviens de loin.je suis heureuse !

Merci à Koline pour ses encouragements, son Cr ses conseils et sa chaleureuse personnalité.

Merci aux membres du forum pour leur humilité et leur gentillesse

Et ….merci évidemment à l’amour de ma vie pour « avoir poussé mon corps hors de ses limites », qui m’a porté et supporté, pour m’avoir révéler une facette que je ne soupçonnais pas.de m’avoir offert tout ça.                 

 

 

Millau  2006 ou la pluie Miraculeuse..

Mardi 19 septembre, Marie a toujours du mal à se déplacer. La sciatique qui l’empêche de s’entraîner depuis le 15 août est toujours là.


- « Je crois qu’il serait plus prudent de ne pas courir » « Hors de question !! » me répond- t-elle, je le ferai même en marchant s’il le faut ! Je ne me suis pas entraînée comme une malade pendant des semaines pour rien ! »

Vendredi 22 septembre, miracle, elle n’a plus mal, enfin presque plus. Je me dis que de toute façon on peut toujours essayer.


Nous voilà partis pour Millau. Il est 18 heures quand nous installons notre campement dans le gymnase mis à disposition par les organisateurs. Le lit de camp de l’armée sur lequel nous allons passer la nuit est parfait pour le dos de la miss, dur à souhait ! Cela devrait permettre que la sciatique ne se réveille pas.


Nous partons retirer les dossards à quelques centaines de mètres de là, comme d’habitude c’est le moment de croiser tous les copains du forum et de partager la pasta avec eux avec un immense plaisir.

 
Nous rentrons ensuite au gymnase je prépare avec soin les affaires pour le lendemain, je vérifie tout plusieurs fois…tout est prêt vivement le grand jour .

Samedi 7 heures, le gymnase se réveille, Marie à super bien dormi, c’est de bonne augure. Le ciel est bien couvert j’espère qu’il ne pleuvra pas !


9 heures, comme nous n’avons pas de suiveur j’ai déposé un sac pour Millau (42eme km) et un pour St Afrique (72eme ). Nous sommes en fin de peloton, je n’aime pas ça, mais bon nous ne sommes pas pressés…


10 heures c’est parti. Nous voilà à 10km heure, je suis inquiet je n’arrête pas de questionner Marie : « Comment vas-tu ? Tu n’as pas mal ? » « Non tout va bien » me répond-t-elle.


Premier ravito trop de monde on ne s’arrête même pas, nous dépassons dans le mouvement les meneurs d’allure 12 et 13 heures qui cohabitent bizarrement. Les km défilent sans problème, je force Marie à boire une gorgée tous les km, les arrêts ravito sont rapides même si je dois faire la police pour que la miss ne passe pas 2 heures à choisir entre un sandwich au jambon ou au pâté (véridique !).

 

20 km atteint en environ 2 heures quand tout à coup le ciel se déchire et essaie de nous noyer sous un incroyable orage. « Cela ne va pas durer, ce n’est qu’un orage …» Tu parles Charles ! , Cette tempête nous accompagnera jusqu’au 80eme km ! Et quand je dis tempête je n’exagère pas, nous avons même eu le droit aux grêlons vers le 35eme km ! Le rythme lui est toujours le même environ 10 km heure.

 

35eme km, j’ai un flash, à ma droite ce ne peut être que lui ! Une foulée unique, un appareil photo à la main…. Chevalier le seul, l’inimitable. Je saisis mon téléphone camera et je filme cet instant inoubliable (bientôt ce collector en vente !). Une poignée de main plus tard nous laissons à ma grande surprise Chevalier derrière nous alors que je le pensais parti sur des bases de 11 heures.

 

Millau approche, le marathon est passé au rythme prévu, je sais que la course va bientôt commencer. Passage au gymnase nous décidons de garder les affaires mouillées vu que de toute façon il continue de pleuvoir.

 

 « Je m’arrête 2 secondes aux  toilettes » me dis la miss. Aussi tôt dit , aussi tôt fait, grossière erreur de ma part ! Elle s’est enfermée  et va passer près de 10mn à refuser de sortir ! Je lui demande régulièrement si elle veut de la lecture, je reçois un flot d’insultes en retour et je regarde passer avec regret un flot ininterrompu de coureurs. La porte s’ouvre enfin, elle me parle de négrier, d’esclavagiste, me menace de tout révéler sur le forum, essaie même de me frapper mais nous voilà repartis,  la course va enfin commencer.


 

Première grosse difficulté la montée vers le viaduc. La tactique est simple, dés que le pente dépasse les ¾ % on va marcher, enfin elle va marcher car très vite je me rends compte que je suis incapable de marcher aussi vite qu’elle. Le foruner m’annonce une vitesse de 6.5 km Je décide donc de trottiner à ses côtés.

 

Toutes les montées seront faites comme cela à vive allure en marchant et en récupérant pour elle. Résultat à chaque sommet nous voilà repartis à notre rythme habituel : 10 km heure. Je suis impressionné,  alors qu’elle n’a jamais dépassé la distance marathon elle semble facile. J’aimerais que l’on arrive à St Afrique sans avoir encore tapé dans ses réserves c’est ce qui va se passer.

 

Nous croisons Bruno qui ne gagnera pas cette année, mais je suis super content de voir que même s’il n’est pas en tête il est toujours dans la course. Vincent Tomazou n’est pas loin puis suive Phil84, Joluris, Anne Cécile qui a honteusement lâché son suiveur vélo ! Je les trouve plutôt bien, ils seront tous sous les 10heures à l’arrivée c’est sûr. St Afrique nous y sommes, je récupère les frontales et nous voilà repartis. Encore 28 km et cela monte dur ! Nous marchons toujours à 7 km heure, enfin elle marche, moi je continue de courir pour éviter d’être lâché ! ….


80eme km le plus dur est fait,  8km de descente et nous serons au pied de la dernière difficulté. Le rythme a un peu baissé, nous sommes plutôt à 9km heure. Je préfère assurer car je sais que sauf accident l’objectif initial de 12 heures sera atteint. La nuit est tombée, la dernière côte est devant nous. Je rassure Marie en lui disant qu’elle peut marcher autant qu’elle veut.

90eme km le sommet est proche, je vais commettre ma seule erreur de toute la journée, la laisser penser que c’est gagné en haut de la côte. Il ne reste pourtant que 8 km à parcourir,  arrivée  sous le pont de Millau, mais  8km en fin de course dans la nuit noire c’est long, très long. Je n’arrête pas de lui parler, ne lâche pas ! C’est fini ! Allez on y va. Elle me rassure elle ne lâchera rien même si elle trouve les derniers km interminables.

Km 98 je lui propose de marcher pour la traversée de Millau pour mieux profiter de cet instant magique.
Km 99 on y est presque. On recommence à courir. Le Parc de la Victoire est là, il porte bien son nom celui là ! Elle accélère dans la dernière ligne droite, la ligne est là, la photo pour le souvenir même si de toute façon les images sont gravées dans notre mémoire à jamais.

 

Le chrono est vu le temps et l’état de santé de Marie Laure avant la course incroyable 11h30’. Je suis super fier d’elle, super fier pour elle, bien plus content qu’il y a 2 ans quand j’avais pourtant couru sous les 10 heures en solo. Quel souvenir inoubliable, la pluie le vent ne rendrons cette course que plus fabuleuse avec le temps. Je n’oublierai jamais cette arrivée main dans la main. C’était beau, c’était hier mais c’est pour toujours.

Je tiens à te remercier Marie pour avoir partagé cela avec moi, toi qui il y a encore 5 ans n’avait jamais fait de sport de ta vie et qui aurait bien incapable de dire qu’elle distance exacte faisait un marathon ou

plus encore d’imaginer que des malades courraient des 100km ! Merci d’avoir fait tout ce chemin (km…) pour partager ma passion ! Désormais tu sais que la VMA ce n’est pas une marque de bière et tu ne crois plus que Benoît Z est un cousin de Zorro.

 

 

 

Mais qu'est ce que je fais là ( PARIS 2005) par Poussgirl

6 Heures du matin, ce n’est pas mon heure ! En plus, je n’ai pas droit au café et il fait froid, donc, je bougonne. Je saute dans mon collant, je mets mes super-chaussettes de compétition et avale docilement le cocktail rituel guronsan/aspirine que mon homme me prépare. Cela me permet enfin d’ouvrir les yeux. Ensuite, le gâteau énergétique qui fait du bien et on se dirige vers le métro…

Il fait -12°, du vent en banlieue et tandis que le froid creuse un tunnel dans mes os, je me pose cette question redondante à chaque course trop matinale : Pourquoi est-ce que je fais ça ?

Alors ça fait maigrir, ok, le parcours est joli, d’accord, oui mais au fond c’est mon coach préféré qui remporte le morceau, juste pour lui faire plaisir !

On arrive à l’arc de Triomphe, on fait une photo pour JSC (Association qui soutient les jeunes atteint du Cancer) et pour laquelle j’ai couru entre Marseille et La Ciotat.

Maintenant il faut poser les sacs et là, panique existentielle : il faut se déshabiller ! J’ai beau avoir une combi de plâtrier et un sweat à jeter après le départ, j’ai l’impression de me transformer en bâtonnet igloo, et j’ai horreur de ça ! Moi à la base, je suis libraire dans des pièces chauffées. Malgré tout je me sens prête, j’ai beau râler comme à chaque fois, je sens bien que mon entraînement me met à l’aise.

On entre dans les sas, le temps passe relativement vite. L’intérêt d’être petite c’est que comme me le répète inlassablement Michel les autres me protégent du froid.

Ça y est, on est parti, près de 6’ après les premiers, j’évite comme je peux les milliards de bouteilles d’eau et d’urine et autres cadavres qui jonchent le sol. On descend les champs, la Concorde, c’est rigolo, après 30 ans passées ici, je n’avais jamais vu Paris comme ça. Au 5 eme Km, j’enlève mon sweat, tout va bien, on est dans les temps (objectif 5’20 au Km, pour un chrono autour de 3h45).  

Au 5 eme Km j’ai droit à mon premier gel que je complète de 25 cl d’eau, accompagné des « Regardes le sol, Evites les bouteilles » de mon suiveur inquiet pour mes chevilles fragiles…Il est trop mignon et bien plus inquiet que moi !

On passe Bastille, je place des anecdotes sur les endroits que je connais, ou j’ai vécu. Michel me rappelle à l’ordre et me demande de ne pas parler pour ne pas me fatiguer, quel rabat-joie. Je suis bien calée à 5’20 aux kilomètres et plutôt à l’aise. Les Km.

 passent vite, et je ne sens aucune douleur. On passe au 10 eme Km.

 en 52’, pile poil dans les objectifs. On commence à doubler pas mal de monde, je discute quelques instants avec un type qui visait les 3h30 visiblement dépité quand il comprend que partis dans le sas de 3h45 nous l’avons déjà rejoint. Il me conseille, lui aussi d’être prudente et de ne pas partir trop vite : « Il y aurait une pointe de machisme que cela ne m’étonnerait  pas» me dis je.

Km 15, on a légèrement accéléré, tout va super bien, Michel me tempère un peu et du coup, cela me donne un petit doute sur la suite de la course. Nous passons finalement au semi-marathon en 1h49, largement en avance sur le chrono prévu (1h53). Michel est content mais prudent, il ne cesse de m’interroger sur mon état de fraîcheur qui lui paraît incroyable.

La douleur à mon pied cassé se réveille après la mi-course, mais comme d’habitude je sais que cela devrait se stabiliser. Après m’avoir longuement questionnée Michel me propose d’accélérer encore. Nous courons désormais à près de 12 Km heures et je vois bien à ses regards angoissés qu’il a peur que je capote. Moi j’ai juste peur du fameux mur du 30 eme km. Les gels et ses encouragements permanents s me dopent à mort, surtout sous les tunnels où je commence à ressentir une petite fatigue. Re-gel, air libre et là je vois que Michel commence à envisager un autre chrono, moins de 3h40. Il est tellement content et surpris de me voir si fraîche à ce moment de la course que cela me dope plus que n’importe quoi. Il est très beau., cela me donne l’énergie nécessaire pour accélérer encore. On attaque le 35 eme Km et le Bois de Boulogne, je n’ai aucune idée du chrono, je me rends juste compte que je double des centaines de coureurs et beaucoup d’hommes me regardent bizarrement. Michel ne me lâche plus il hurle des encouragements, me force à continuer à avaler gel et eau, et essaie de m’ouvrir une route au milieu des cette marée humaine en déroute. C’est l’homme-orchestre ! Sans lui je resterai tranquillement derrière les autres et là il me force à accélérer encore. On remonte de plus en plus de monde, au 40 me Km, on entend un copain nous encourager, c’est super agréable. Là je souffre vraiment il est vrai que cela va très vite depuis quelques kilomètres malgré la difficulté pour doubler (4’40 environs). Je n’entends plus que la voix confiante de Michel qui m’ordonne de ne pas lâcher. Putain si je ne ralentis pas, même un peu c’est vraiment pour toi, je me dis. On attaque enfin la grande ligne droite de l’arrivée, on se décale à gauche pour une chouette photo tous les 2. on se prend la main et on passe la ligne en 3h34’.

L’entraînement despotique et bienveillant de mon homme à porter ses fruits, ainsi que sa confiance et ses encouragements ininterrompus.

Je suis super contente de ma course, même si je suis un peu inquiète car je suis sûre qu’il va me forcer à faire de la vma pour préparer mon prochain Marathon sous les 3h30….

Poussgirl

Moi, Manon, 2 ans ½, Marathonienne

 

6 septembre 2004, alors qu’elle n’a repris l’entraînement que depuis quelques jours, j’entends ma mère accepter l’idée saugrenue de mon père, participer à son premier marathon dans la principauté de Monaco !

Immédiatement je comprends que moi aussi je vais enfin découvrir la distance reine. Pas trop tôt en effet, car malgré quelques dix kilomètres et deux semi marathons, je n’ai encore jamais affronté les 42, km 195.  Après 2 ans à écumer toutes les routes de ma région, il était temps !

Quatre heure trente ce dimanche 14 novembre, mon père vient me réveiller.  Tiens bizarre,  d’habitude c’est moi qui fait cela, j’en déduis que le grand jour est arrivée. Il à l’air tendu, il doit s’inquiéter pour maman, et il a forcement peur que je n’apprécie pas la longue balade ! Je sens bien qu’aujourd’hui je serai la reine en Principauté.

Pour commencer, maintenant que nous sommes dans la voiture, je vais exiger que l’on écoute Emilie Jolie en boucle durant le trajet. Je vois bien que ma mère essaie de se rendormir mais elle n’ose rien me dire. Deux heures de route, et deux heures de lapins bleus sur l’autoradio familial, je suis très satisfaite, j’en profite pour chanter un peu, mes parents semblent aimer ma voix contrairement à l’habitude. Trop sympa de pouvoir chanter comme cela le matin !

Nous voila arrivés, nous sommes dans un grand parking, autour de nous plein  de personnes qui se déshabillent.  Moi cela m’éclate, maman elle à plutôt l’air de dormir debout. Mon père est de plus en plus tendu, il est aux petits soins pour tout le monde

. Enfin on s’active u peu, mon carrosse est préparé, je suis assez satisfaite, car il a été rajouté un coussin pour ma tête. Ma mère dort toujours debout,  je me demande,  vu son état de fatigue apparent, si elle ne devrait pas s’installer à coté de moi dans la poussette !

Allez hop, nous voila partis;  il y a deux kilomètres pour rejoindre le départ et j’en profite pour me dégourdir les jambes. Un seul bémol, je n’ai pas le droit de ramasser les jolies fleurs que je trouve sur le chemin

.           Cela fait au moins vingt minutes que nous marchons, j’en ai marre, je vais demander à maman de me porter. Mais papa s’interpose : « Non, tu vas te fatiguer, donne-la moi ».  Devant son ton ferme je comprends qu’il ne cédera pas, j’accepte donc de monter sur ses épaules.

Le bruit et les nombreux coureurs agglutinés, me font comprendre que nous sommes arrivés. Je vois bien que tout le monde me regarde, je souris à certains et  en ignore d’autres.

Me voila enfin dans mon véhicule, et là,  divine surprise, je vois mon père qui dépose à mes pieds telle une offrande à un dieu, chips, chocolat, gâteaux ! Serait-t-il devenu fou, moi qui doit me battre à la maison pour le moindre petit bonbon !

Bang ! C’est parti, enfin les autres, car nous sommes les derniers, cela ne me plait pas trop, mais cela me permet de saluer tous ces spectateurs qui m’encouragent.

Ma mère, enfin réveillée, a branché son lecteur mp3, moi je vois papa installer mon poste à cassettes dans l’habitacle. Horreur cela ne fonctionne que quelques secondes. Je hurle mon désespoir. « Pars devant je vais réparer le poste de Manon » crie t’il. Les secondes s’écoulent mais malgré tous ses efforts Emilie Jolie refuse de se mettre  à chanter.  Je vois qu’il est dépité, j’en profite pour exiger une sucette au citron. Nous voila repartis, nous  doublons  enfin plein de monde, au loin je vois maman…Ca y est nous la rattrapons enfin.

J’ai oublié mon chrono, mais mon père semble avoir les yeux rivés sur le sien. Il annonce : « 59 minutes au dixième kilomètre »

J’ai trouvé un super truc, je tends le bras contre le tissu de ma poussette, instantanément papa se porte à ma hauteur, et me propose boisson, livres, jouets. J’en abuse un peu, mais je me doute que c’est une journée exceptionnelle alors autant  en profiter.

Quel vent, j’ai les cheveux tout ébouriffés, heureusement que  je suis bien couverte car malgré que ma poussette soit presque hermétique j’aurais pu avoir froid. Le paysage est magnifique, moi qui aime regarder la mer je me régale.

Les km défilent, je constate avec plaisir que personne ne nous dépasse, par contre nous remontons un à un de nombreux coureurs. Je me demande comment maman  fait, vu la quantité de boisson que papa la force à boire, et encore je ne parle même pas des gels énergétiques qu’elle doit avaler sans se plaindre ! Pourtant je sais bien moi qu’elle préfère le champagne, et bien il n’a même pas apporté le moindre petite bouteille, Incroyable !  Quel courage elle a !

Nous voila au vingtième kilomètre je n’ai pas vu le temps passer.  Il est vrai que nous n’avons mis que cinquante quatre minutes pour ces dix dernières bornes. Satisfaite de ma course, je décide de m’assoupir quelques instants.

« Una bambina, una bambina ! », je suis réveillée en sursaut par des cris dans une langue que je ne comprends pas, je ne savais pas ma renommée internationale ! Je savoure avec plaisir ses moments de gloire.

Nous voilà sur le retour, ma mère me surprend, elle qui paraissait si fatiguée ce matin semble toute fringante, mon père doit avoir raison elle est plutôt douée. Elle continue de dépasser pas mal de monde. Nous rattrapons un groupe mené par un curieux personnage avec un drapeau blanc au dessus de la tête, j’entends mon father expliquer que c’est le drapeau des quatre heures….Moi je m’en moque ce que je voudrais c’est qu’il me le donne ce drapeau.

Cinquante cinq minutes nous sont nécessaires pour effectuer cette tranche de dix kilomètres, nous voila donc au trentième. Encore quelques minutes de tranquillité.

Tout à coup nous ralentissons, la route se met à monter de plus en plus d’ailleurs. Autour de nous les coureurs se transforment en marcheurs. Et là l’incroyable se produit, j’entends mon père crier : « Vas-y, en petites foulées, moi je marche cela monte trop ! » C’est avec stupeur que je vois maman s’éloigner de nous sans un regard ! Je pousse un déchirant MAMAN !

La pente s’estompe, nous voila repartis, Yee ! On fonce même, j’entends le souffle court de mon pousseur, il se réveille enfin !  Malgré la vive allure à laquelle nous avançons,  il me faudra pas mal de temps avant d’apercevoir enfin celle qui m’a donné la vie.

Mon père égrène les kilomètres : « Allez plus que huit ! Ne lâche pas. Encore sept c’est presque fini, Six kilomètres ! Tu vas réussir ! » J’ai peur qu’il ait  perdu la raison, il doit penser que maman ne sait pas compter, alors qu’elle sait le faire parfaitement vu que c’est elle qui m’apprend !

 

Je retrouve avec plaisir les supporters qui m’avaient encouragée au départ, ils semblent satisfaits de me voir radieuse.

Voila le quarantième kilomètre, une fois de plus M.  Chronomètre nous annonce : « Cinquante quatre minutes du trentième au quarantième, c’est parfait, vas-y fonce »

Voilà que cela recommence maman s’éloigne de nous , quel incapable il ferait mieux de courir plus vite au lieu d’essayer de prendre des photos et de s‘époumoner en encouragements.

Enfin le stade ! Devant tant de lenteur je décide de finir le travail moi-même. Je descends de mon véhicule et c’est d’une foulée rapide que j’effectue les cinquante derniers mètres sous les flashs des photographes. Quel triomphe ! Je coupe la ligne après 3h53 d’effort intense.

Un officiel je jette sur moi pour me remettre ma médaille, je suis satisfaite de ma course, autour de moi les coureurs ont l’air bien plus fatigués que moi, mes parents eux ont l’air contents, mais je leur trouve mauvaise mine, ils devraient peut être s’entraîner plus.

Quand à moi je me dis qu’un jour ou l’autre je reviendrais ici pour triompher seule cette fois, en 2025 sans doute !

 

MANON , 2 ans ½,  Marathonienne

 

MILLAU 2004

100 Km en voiture c’est déjà long…..

 4 avril 2004, je viens de franchir la ligne d’arrivée du Marathon de Paris. La barrière magique des moins de 3 heures est tombée, l’objectif est atteint. Il me faut donc un autre challenge!

  En  quelques secondes la décision est prise, cela sera un 100 km ! Mais lequel ? Le plus célèbre mais aussi le plus dur de tous,  ce sera  les 100 km de MILLAU pour sa 33eme édition.

 La préparation spécifique fut longue, prés de 14 semaines, 1200 km en courant, quelques sorties de vélo pour se reposer.

 Des superbes routes montagneuses de Haute Corse à celles écrasées par la chaleur de la Calanque de Sormiou (prés de Cassis) j’ai égrené les kilomètres comme on enfile des perles avec à chaque instant un objectif : « Me préparer pour affronter cette épreuve mythique »

Quel plaisir de sentir son corps accumuler les kilomètres sans fatigue, pourtant l’incertitude restera durant toutes ces semaines,  la même,  serais-je capable de me mesurer à ce Monstre ?

 Vendredi 24 septembre 2004, me voici à Millau à moins d’un jour du départ, j’ai récupéré mon dossard le N° 184 ainsi que celui de mon suiveur à vélo. Bon OK je n’ai pas de suiveur à vélo mais j’ai quand même son dossard !

 La forme est excellente, .mon poids de corps parfait, je suis en parfaite santé et pourtant je suis tendu. Mon pari de finir Millau en moins de 10 heures est loin d’être gagné.

 Le parcours est difficile, Bruno Heubi un de spécialistes  français de la distance et entraîneur de Pascal Fetizon  (Champion du monde des 100 km) me disait dans un mail il y a peu de temps : ‘ Tu peux rajouter 50’ à ton temps sur un 100 plat si tu veux calculer ta perf à Millau !’

 Vers minuit après les retrouvailles avec mes amis les coureurs des sites Runirina.com et Ultrafondu.com, je rejoins mon lit de camp dans le gymnase mis à disposition par l’Organisation  (qui sera parfaite durant la totalité de l’épreuve).

 J’essaie de trouver le sommeil mais ce ne sera pas facile au milieu des ces vieux grognards de l’Ultra qui ronflent en cadence.  Je vérifie mentalement 100 fois les affaires que j’ai préparées pour le lendemain avant se sombrer dans un sommeil peuplé de bornes kilométriques !

25 septembre, 9 heures salle de pointage.

La tension est palpable, nous attendons tous le départ, encore une heure avant la libération.

Les communauté des Irinautes et des Ufos se regroupent  pour quelques photos souvenir.

Tanko, Charlotte, Koline, Leonard, Pypardo, Phil, Mmi mes amis du Web sont là, certains pour courir,  d’autres pour servir d’accompagnateur à vélo (Bravo charlotte! Bel exploit), d’autres encore uniquement pour nous encourager.

 Le départ est un peu plus loin nous nous y rendons en traversant une grande artère de Millau sous les encouragements d’un public nombreux. Je m’isole, j’ai besoin de rentrer déjà dans la course. Je réussis à me placer sur la première ligne pour éviter les bousculades du départ.

 10 heures c’est parti !Je m’élance sans peur mais conscient de ce qui m’attend 100 Km avec 1000 mètres de D+ et D- (Pour les sudistes un peu comme enchaîner 5 Marseille-Cassis d’affilé !).

Je m’efforce de ne pas courir trop vite, mon objectif est de parcourir chaque portion de 10 km jusqu’au 45eme km sur un parcours presque plat en environ 50’.

 Le paysage est magnifique, je suis suffisamment ‘en dedans’ pour apprécier la beauté du parcours. Le passage au 10eme km en 51 minutes me confirme que  j’ai respecté mon tableau de marche.

 Km 15 Michael le web master d’Ultrafondu me rejoint, une grande discussion de 15 km va s’ensuivre. Ce spécialiste des courses de grand fond venu à Millau pour préparer un 24 heures (course où il faut parcourir le maximum de distance en 24 heures) va m’abreuver de judicieux  conseils pour la suite de la course. Encore merci Michael !

 Je vais passer au 30eme km  en 2h 31, toujours sur le rythme prévu. Tout va bien si ce n’est que la douleur que j’ai au mollet gauche depuis quelques km devient de plus en plus présente. Après avoir tout fait pour la faire passer (étirements, hydratation…) je comprends que je vais devoir faire avec. Je décide de lui donner le nom de ma dernière fille qui elle aussi ne sait pas s’arrêter quand elle commence à être pénible !

Je vais passer 10km à dialoguer intérieurement avec mon mollet gauche !

-          « Manon arrête toi »

-          « Non je ne te lâcherai pas » répond inlassablement ma contracture à chaque foulée !

 Elle finira par me laisser tranquille juste avant le passage au marathon en 3h31.

 La vraie course va bientôt commencer, on m’avait dit ‘tu verras,  le 100 km c’est 70km faciles et 30 difficiles’, c’est faux pour moi ce fut dur dès le 50 eme !

 La première vraie difficulté de la journée se dresse devant moi, elle mène au superbe viaduc qui surplombe la vallée. Cela monte dur mais j’ai des jambes de feu, je reprends plein de coureurs déjà en perdition suite à des départs trop rapides.

 A ma grande surprise je rattrape un des cadors des courses sur route de ma région, toujours placé, souvent vainqueur des courses auxquelles je participe, Franck Trani qui est scotché sur la pente !  Il est au plus mal, son suiveur vélo n’ose même pas l’encourager, je n’ose pas l’encourager moi non plus.

 J’atteins le 50eme km en 4h15, quand tout à coup mon genou gauche refuse de se plier. Je panique, j’ai peur de ne pas pouvoir continuer. Je me rappelle les paroles de Michael, tu auras des moments durs, puis cela ira mieux et cela durera jusqu’a l’arrivée. Je réussis à repartir, doucement, puis plus vite, ouf rien n’est perdu !

Cela fait maintenant 10 km que je cours en compagnie de Katell Corne qui a gagné la course féminine en 2003. Elle me rattrape avant chaque ravitaillement, mais y reste plus longtemps que moi. Je lui servirai de lièvre pendant prés de 50 km (elle finira d’ailleurs par me rattraper et finira à la 2 eme place de l’épreuve 4’ avant moi).

 Km 60, la fameuse Côte de Tiergues, prés de 6 km

Avec de forts pourcentages. Pour la première fois je marche un peu, cela me parait plus raisonnable.

 Puis je me fixe des objectifs à court termes : Courir jusqu’au virage, jusqu’au panneau suivant. Alors que je m’approche du sommet je vais croiser Christophe Buquet le vainqueur 2003 qui est déjà sur le  chemin du retour. Son visage est incroyablement marqué par la souffrance…

 Me voila au sommet j’attaque la longue descente vers St Afrique , savoir qu’il va falloir tout remonter est terrifiant.

 Je suis parti depuis 6h25 environ et il me reste encore 30 km !

 A partir de ce moment là je suis sur le retour, la particularité de cette course fait que les 30 derniers km sont les mêmes que ceux faits dans l’autre sens. Je vais donc croiser un à un les milliers de coureurs que je précède.  Pas un n’oubliera de me féliciter, je les saluerai tous !

 La remontée est longue, j’alterne marche rapide et course, je maudis Jack un autre super coureur de 100 km qui m’avait dit " Au 75eme km , Millau c’est dans la poche’ J’ai envie de lui dire Jack je suis au 75 eme et cela monte encore ! Enfin voilà  le sommet et bientôt le 80eme km ! Après un ravitaillement rapide j’aperçois  Charlotte qui me secoue un peu en me disant que je suis super bien, j’aimerai lui faire plaisir, mais franchement je ne suis pas si bien que ça !

 Je suis dans la descente, je vais croiser tous les  Irinautes et Ufos qui sont derrière moi. Ils me boostent  avec leurs encouragements, je me dis que j’ai de la chance d’être si près de l’arrivée par rapport à eux. Je ne sais pas comment je réussis encore à courir mais pourtant je cours, dernière montée celle qui nous ramène vers le viaduc avant l’ultime descente.

 Le 90 eme km est franchi après 8h40 de course, j’ai passé près de 10 mn arrêté aux  ravitaillements du parcours, cela fait donc 8h50. Il me reste 1 h 10 pour effectuer les dix derniers km et franchir la barrière des 10 heures. La côte est encore longue au moins 2 km, j’essaie de courir, c’est dur. Je bascule au sommet, je suis prêt du but. Les km défilent à vive allure (enfin si on veut !) 98, 97, 96, 95,94, j’essaie de savourer le moment les derniers instants de cette course.  J’ai mal. 99eme kilo, l’entrée du parc, les 300 derniers mètres. La rampe d’accès, dernier supplice mis en place par les Organisateurs, la ligne d’arrivée sous le chrono géant, le speaker qui annonce mon nom est mon temps . Je serre les poings

9h53 pari réussi

 Il était près de 20 heures quand j’ai franchi la ligne, je ne partirai me coucher que 5 heures plus tard, car à  Millau,  on reste pour applaudir les autres arrivants. Un immense bravo à Koline, Pypardo, Leonard pour leur belle course. Et un immense coup de chapeau à Alain qui finira une nouvelle fois Millau après 23h30 d’effort et à plus de 71 ans !

Le parcours devrait pour des raisons d’autorisation changer l’année prochaine, je ne sais pas si je referai cette course mais en tout cas bien content d’avoir pû participer au moins une fois à cette course légendaire avant qu’elle ne  change .

 Merci à ceux qui m’ont encouragé, à ma petite famille qui a dû accepter mes nombreuses heures d’entraînement. Et notamment à ma petite femme toujours derrière moi voire même a coté si elle n’a pas un pied dans le plâtre, sa grande spécialité !)

 Pour terminer je vous confirme  comme le dit ma mère :  100 km  c’est déjà long en voiture alors à pied !!!

 

14 km de l'OSPEDALE

L’Ospedale est un col qui se trouve près de Porto Vecchio. Le dénivelé de cette course dans un décor de rêve est de 850 mètres pour une distance de 14 km : 13 de montée, 1 de descente.
Mercredi 14 juillet : me voici au départ de la « Montée d’Ospedale » qui compte pour le chalenge des courses de montage. Je n’ai pas d’objectif précis mais j’ai 2 bons kilos de trop par rapport à mon poids de forme. Comme à mon habitude je me positionne sur la première ligne… C’est parti, lentement, j’ai l’impression que tout le monde à peur de la pente, je franchis le premier km dans la fin du groupe de tête qui comprend 20 coureurs. La course commence à ressembler à une étape de montagne du tour, des petits groupes de coureurs se forment. Je suis en 20e position au km 4 que j’effectue en 5’24. Je profite d’un ravito que j’oublie pour lâcher les 3 coureurs qui formaient mon groupe. Il fait chaud, très chaud et je calcule chaque trajectoire pour économiser quelques mètres. Je passe au 5e kilo assez frais et je rattrape 3 coureurs devant moi. Je reste avec eux pendant 2 km. Je décide d’accélérer un peu car je ne supporte plus l’odeur de transpiration d’un des coureurs du groupe ! Je prends quelques mètres au petit groupe. Me voila 13e. Les 4 km suivants ne changent rien aux positions. Plus que 3 km, dont le dernier en descente, j’accélère car j’ai encore du jus. Je ne suis plus qu’a 50 mètres de 2 coureurs devant moi. Dernière côte, terrible à 10% je suis à fond, ils sont collés à la route, je les reprends à 100 mètres du sommet. Je bascule au sommet avec 30 mètres d’avance, j’enclenche le turbo, dernier km à fond en 3’11, je franchis la ligne en 11e position en 1h07’45 pour les 14 km (12,38 km/heure).
J’ai bien géré la course et je pense qu’avec quelques km de plus j’aurais pu faire encore mieux. Pas de podium en V1 je ne suis que 5e mais je suis plutôt content de ma perf. Je crois que j‘aime bien ce type de course…

MINI TRAIL CONTRE LE CANCER

Qui parmi nous n’a pas été touché de près ou de loin par cette sale maladie ? Pas grand monde malheureusement! Aussi l’année prochaine si vous êtes dans le sud il ne faudra pas louper le mini Trail des Pennes Mirabeau (14 km mesurés)  entre Aix et Marseille. Une superbe organisation, un endroit magnifique et l’ensemble des recettes reversé à la Fondation Paoli Calmette (un établissement spécialisé dans le traitement du  cancer à Marseille) et plus spécialement à la recherche. !

14 km de chemin escarpé, normalement je ne fais pas, mais là je ne me sens pas le droit de ne pas participer car j’ai quelqu’un de proche qui malheureusement se bat contre le cancer dans ce même hôpital en ce moment.

Je troque donc mes Mizuno aéro contre mes  Pegasus Trail…Et me voilà parti. L’entraînement a été peu intense ces trois  dernières semaines, plutôt du long et une seule séance de fractionné,  hier encore! ( avec pour seul résultat d’avoir les cuisses déjà dures avant la course!).

Je me lance comme d’habitude un peu trop vite sur des parcours escarpés comme celui-ci, mais on ne se refait pas. Les 2 kg repris depuis ma dernière course sont bien présents et je maudis mes enfants de laisser traîner le pot de  Nutella.

Donner des temps de passage serait inutile car les côtes sont suivies par de longues descentes, mais je me maintiens dans les 10 premiers.

Au passage du premier tour,  je suis 6eme et franchement je ne me sens pas capable d’accélérer.  Au passage d’une longue côte au 10eme km, je me retourne et je me rends compte qu’il n’y plus personne derrière moi.

Comme devant,  le 5eme est 150 mètres plus loin au moins et que je ne suis pas franchement efficace au milieu des cailloux, je décide de terminer en levant légèrement le pied.

Une arrivée sympa  où le speaker annonce le nom des participants, une 6eme place au scratch en 55’35’’ (3’58 au km) et une deuxième place en V1 .

Le premier gagne en 49’48 (3’32 au km ! sur un parcours pas facile)

Je dois dire que pour la première fois,  j’ai trouvé sympa de courir dans la nature, je pense que j’essaierai un trail long, où le rythme moins soutenu devrait mieux me convenir sur ce genre de terrain.

En tout cas n’oubliez pas de participer à cette course l’année prochaine elle est très sympa et si utile

 

10 KM du conseil General 2004

10 KM à pied ça use J’ouvre un œil, il est 6h30, à peine dormi 4 heures. Je passe sur la balance, 1 kg de trop, mais c’est un poids raisonnable après ma semaine chocolat d’après Paris. J’en profite pour m’excuser auprès d’Isabelle et de Xavier chez qui j’ai picoré hier soir malgré l’excellent repas qu’ils avaient préparé!

8 heures je suis déjà sur place, je retrouve Jean François et nous partons nous échauffer tranquillement. Nous sommes dans le même cas de figure, pas préparés pour la perf  (Paris ce n’était pas il y a si longtemps) mais désireux de ne pas être trop lents.

8 h 30 voici Guy et Phil qui nous rejoignent pour un petit échauffement de 30’. Phil qui a couru un marathon la semaine dernière semble bien frais. Je les fais bien rire en leur expliquant que ma plus grosse difficulté sur le marathon de Paris fut de…pisser en courant !! J’apprends que Phil valait 2’03 au 800 en cadet, il n’a pas finit de progresser !!.

9h30 je suis sur la ligne avec JF et Phil, c’est parti.

Le premier kilo en légère descente me donne l’impression de ne pas avancer pourtant je passe au km en 3’25;  après un demi tour arrive le 2ème km et là surprise 4’05 ARG !! Je me dis que n’est pas mon jour et que je ne vais pas  tarder à lever le pied. Km 3,  nouvelle surprise 3’20, je comprends que la borne du 2ème km était mal placée, je décide donc de continuer à souffrir. Les kilomètres se succèdent et se ressemblent 3’44, 3’47, 3’38. Le dernier morceau avant le demi-tour est sur un faux plat montant, mais alors très montant,  je limite la casse en 3’57.

Depuis le départ je ne suis pas dans le rouge, mais je n’ai pas la volonté ni la capacité d'aller plus vite aujourd’hui.  Le  7eme km en 3’36, le 8eme en 3’40, le 9eme en 3’42.

Un rapide calcul et je me rend compte que je peux encore faire les minima France, j’essaie de relancer sur la dernière partie qui me parait interminable, 3’35 avant de franchir la ligne pour un chrono final de 36’53 à ma montre. Que ce fut dur, les minima pour les Frances de 10 kilomètres  sont faits pour quelques secondes. Après une récupération de quelques minutes je retrouve les IRINAUTES et nous partons pour un petit footing de récupération bien mérité.

 Analyse de la course.

•    Je n‘aime pas le 10 kilomètres, il faudrait que j’en prépare un vraiment peut être pour apprécier cette distance trop courte à mon goût et qui se court à fond du début à la fin

•    Je n’avais pas envie de trop souffrir donc j’ai trop contrôlé pendant 8 Km et cela ne permet pas de se surpasser, pas de miracle.

•    Même si j’ai bien récupéré de Paris il est clair que je ne pouvais pas descendre sous les 36’ hier et qu’il faudrait que je consacre 4 à 5 semaines de préparation spécifique pour y arriver.

 

PARIS 2004

 

INTERDIT NE PAS ETRE CONTENT.

 LUNDI 29 /03  Me voici déjà à Paris avant un petit voyage de 3 jours à Londres, j’en profite pour tester l’air de la capitale avec un petit footing de 50’ et 2 km à allure course.

MARDI 30/03  Eurostar à 6 h17, 3 heures de voyage (un marathon quoi ), puis une marche de 15 km pour rejoindre l’hôtel après une grande balade dans Londres avec ma fille  sur le dos et ma femme dans son fauteuil roulant  (elle s’est cassé le pied quelques jours avant le départ)…

MERCREDI 31/ 03  Pendant que tout le monde dort, je chausse mes Mizuno pour un footing de 50’ à travers Londres...J’enchaîne avec un tour complet de Londres à pied !!  Drôle de repos !

JEUDI 01/04  Pour le dernier jour en Angleterre, cela sera tour de la ville mais en BUS, moins fatigant.

VENDREDI 02/04: Paris : direction Marathon EXPO, récupération du dossard et ensuite journée consacrée à manger des PATES !!!

SAMEDI 3/04: Petit footing de 30’, puis RDV avec les IRINAUTES à Marathon EXPO. Le reste de la journée à essayer de se reposer ….

DIMANCHE 04/04/04

Réveil à 4h40, petit déjeuner, j’enfile avec soin mes affaires de course. Un petit passage sur la balance pour me confirmer ce que je craignais,  1,5 kg de trop par rapport à ce qui était prévu…Je suis un peu inquiet.  Après un voyage en RER, je me retrouve sur les Champs sous des trombes d’eau, heureusement cela ne durera pas. Il est 7 heures et je suis déjà sur la ligne de départ. Je ne serai pas le premier à l’arrivée, mais en tous  les cas,  là j’ai gagné sans difficulté !  UN copain qui vise moins de 2h38 me rejoint, il est très tendu. Les minutes  s’égrènent. 8h40, 8 h45, C’est parti!!!!

Le premier km en descente vent dans le dos est un vrai plaisir, cette immense avenue rien que pour nous les coureurs, c’est magique !  Je me retourne pour voir cette marée humaine INCROYABLE ! Je passe au  5eme km en 20’17 un peu vite, mais mon cardio me rassure, je suis à moins 6 puls sous la limite que je me suis fixée jusqu’au 30eme km (- de 170). Le 10eme km est atteint après 41’13’’, le 15eme en 1h02. Les jambes sont bonnes, le moral excellent. Les kilomètres défilent, je me dis que c’est la course la plus facile depuis longtemps. Le passage au semi en 1h27’ me confirme que je suis dans un bon jour. Je me dis qu’il est temps d’accélérer pour réussir un temps canon inférieur à 2h54. Depuis le départ je suis très lucide, sel à tous les kilomètres, 1 gel avec 25 cl d’eau à chaque ravitaillement, une bouteille d’eau sur mes cuisses pour rafraîchir la machine.

 ’ai envie d’accélérer,  de transformer mes 4’10 au Km en 4’ mais la peur me saisit. Le souvenir du Marathon de Carqueiranne et de mes crampes terribles du 30eme km m’empêchent de le faire.  Le voilà  le 30eme Km, je suis toujours aussi bien, j’écoute mon corps et même si je ne trouve rien,  je me dis que tout peut se dérégler rapidement. Je vais ainsi passer 10 kilomètres  à  discuter avec moi-même. Un côté de mon esprit qui me dit: « Allez go, tente la perf »  et l’autre qui me dit « Assure les 3 heures, ralentis! ». Du 30eme au 40eme kilomètres, je mets  42’50’’, alors que j’ai les jambes pour les faire en 40’ !

 À 2 km de l’arrivée, mon côté prudence se retire et je relance un peu pour terminer les 2200 derniers mètres en 9’.

La dernière ligne droite est magnifique, j’ai la chance de finir à peu près seul, je regarde le chrono :  2h57’07’’ je suis à la fois satisfait d’avoir atteint mon objectif et pas mal déçu d’avoir levé le pied et d’avoir loupé une grosse perf sous les 2h55.

J’ai géré cette course parfaitement, trop parfaitement. Moi qui suis un adepte de l’effort total, je reste sur ma faim. Bien sûr la barrière mythique des  3 heures est franchie de près de 3 ' mais il me reste trop d’énergie pour ne pas savoir que je n’ai pas été au bout de moi-même.

À 40 ans j'ai encore  quelques années pour battre ce record et j’entends déjà les 2 heures 50 qui m’appellent!

Je n’oublie pas cependant qu’il y a 2 ans,  quand j’ai repris la course à pied et quand j’ai décidé de mettre sur marathon, la barrière des 3 heures me paraissait un rêve inaccessible.

Alors aujourd’hui je me dis: « INTERDIT DE NE PAS ETRE CONTENT ».

                               

HYÈRES 2004

 CHAQUE SECONDE COMPTE

il est 5 heures 30 , je me lève et je fonce regarder la météo sur mon ordi pour vérifier la présence de vent à Hyères... 15 km heure vent d'est...J'hésite encore entre perfs et allure marathon... un plat de Bolino, les affaires dans le sac, je décide de laisser mes affaires de compétition à la maison car comme cela je suis sûr de ne pas tenter d'aller trop vite......

 
8 heures le dossard est récupéré, plein de clubs sont venus faire Hyères car  il est qualificatif au  Championnat de  France...

Je m'échauffe longuement ...je commence à regretter le short et le tee-shirt
Tant pis cela sera collant long et tee-shirt long...

Je me place sur la ligne de départ devant on ne sait jamais

BANG! c'est parti... je ne cours pas à 4'15 mais plus vite ..
1er km 3'42, 2eme km 3'48, 3eme 3'48 . je suis trop bien aller tant pis,  je cours!!! 3'48/3'54/3'49 je passe au 6eme sur les bases prévues  en cas de course rapide. Comme me l'avait dit JF (RAKOJF) le vent devient défavorable De longues  lignes  droites  pendant 3 km vent dans la tête 4'05/3'56/3'53/3'53. Je m'abrite derrière un grand gaillard (ma fc est stable à 174/175 ce qui était prévu). On tourne enfin.Je passe au 10 eme en 38'33.

Mon compagnon me semble peiner un peu 3'55 sur le dernier km. Je me lance seul sur le retour avec maintenant un but,  la qualif au France FFA (v1) 3'49/3'49/3'49/3'50/3'47/3'55 les km défilent mais maintenant je suis seul c'est dur . 3'52, zut  un léger faux plat 3'55, ma FC est stable mais à 178 (normalement je garde cela pour l'arrivée!).

RAKOJF est là il m'encourage, je relance 3'40/3'52 je passe au 20 eme en 1h17 soit le 2eme 10 km en 38'27 . Le problème c'est qu'il me reste 1100 mètres à faire en moins de 4'!!! pour la qualif. J'accélère c'est dur, très dur cela monte légèrement et le vent est de face 500 mètres me dit RAKOJF alors que je remonte quelques coureurs, je sprinte je suis à fond, la douleur est insupportable

Voila la ligne à 100 mètres les secondes s'égrènent et si.. 1'20'50...51 ....52 je m'arrache 53...54 ...55 encore quelques mètres ..56 ...57!!!!!! Je l'ai FAIT !! Les derniers 1100 mètres à 3'33 au km! Les minima sont réalisés  pour 3"....

Merci RAKOJF, merci car sans toi j'aurais sans doute levé le pied...
25' de footing de récup.....étirements et je retrouve RAKOJF ,  Ghislaine et Olivier pour planifier notre aventure MEKONG de la semaine prochaine....
Ce soir 8 km de récup.....maintenant j'aborderai Paris serein car déjà bien content de ma perf avec ma tenue d'entraînement et mes 2 kilos encore à perdre...

En tout cas chaque seconde compte!!!

 

 

 

 

 

LA SAINTELYON 7 DÉCEMBRE 2003

Il y a 15 jours je vous racontais mon échec sur le marathon de Carqueiranne. (Crampes 29 eme et adieu les 2h55….)
Finir la saison sur cet échec? Non il fallait que je trouve une course, une dernière avant la coupure annuelle.
Mercredi, j’apprends que nous allons chez des copains Samedi à Valence. Valence pas très loin de St Etienne ça…
Et pourquoi pas la SaintéLyon? 15 Jours après un marathon, cela semble un peu fou mais …
Allez une inscription sur ACTIVE EUROPE et c’est parti. Je n’ai quasi plus couru depuis le marathon peut-être que j’ai récupéré?
Je vous épargne les péripéties du voyage, mais voilà donc à st Etienne. Pour ceux qui ne connaissent pas la SaintéLyon c’est un départ à minuit pour 65 Km dans les monts du Forez avec 30 Km de chemin et 35 de route.
Il est 21 heures, je suis dans le grand gymnase où l’on remet les dossards. Je décide de manger mon Gatosport, pour me rendre compte que je l’ai laissé à la maison. Cela commence bien. Rien à manger, aucune barre énergétique à vendre, je suis obligé de me rabattre sur la seule chose que je trouve: ‘Un Quick! ’ .Drôle de repas diététique! mais mieux que le ventre vide!
Me voilà de nouveau dans le gymnase, en écoutant les participants je commence à me dire que je suis un peu fou, certains préparent  cette course depuis des mois, d’autres parlent de leurs abandons, d’autres encore,  des chemins noyés par les inondations. Je trouve 2 mecs sympas qui ont déjà couru et je m’abreuve de leurs conseils. Les heures passent, il faut s’équiper. Minuit moins le quart, tout le monde se dirige vers la ligne. Je bénis le ciel d’avoir pensé à acheter des chaufferettes pour mes gants.
Minuit, c’est parti…mon mollet me fait mal dès les premiers mètres! Cela commence bien et me confirme que j’ai une petite contracture depuis le marathon. 6 mn au kilo, je me force à courir lentement. Douce mise en jambe de 7 kilomètres en montée sur du beau bitume bien éclairé. Un virage et voilà le premier chemin dans la nuit noire. Quelle drôle de sensation! Encore quelques mètres tranquille et cela commence à monter, monter. Très vite je me rends compte qu’il faut être vigilant à chaque seconde et regarder où l’on met ses pieds en permanence pour éviter de se les  tordre. Cela monte, monte encore, cela monte tellement qu’il est impossible de courir, les pieds commencent à s’enfoncer dans la boue. La nuit va entre longue. À chaque montée, une descente encore plus dangereuse avec ses trous, ses cailloux, et ce brouillard givrant qui cache tout. C’est dur, très dur. Je profite des portions de bitume pour doubler, j’aime malgré mes douleurs sentir ce bon asphalte sous mes pieds. Encore un chemin,  encore une montée (mon polar trouvera 1300 mètres de D+ en tout et encore plus de D-). Les kilomètres de gadoue succèdent à quelques portions de bitume hélas vallonné également. 23 eme kilomètre, les jambes sont toujours bonnes, les chevilles un peu moins, je maudis chaque portion de tout terrain. Les montées sont tellement abruptes et les descentes tellement glissantes que je décide de toutes les faire en marchant (souvent bien plus que du 10 % dans une espèce de gadoue générale). Si j’ai fait 23 km cela veut dire qu’il me reste 42 km, un marathon, je commence à comprendre ma douleur. Le Gps égraine les kilomètres, lentement très lentement. Le moral est bon, je me dis que je suis un peu fou. Je vous épargne la suite car c’est toujours pareil des montés, des descentes de la boue, beaucoup de boue, des Km interminables. Km 55! plus que 10 bornes, je me donne une heure 10 pour les faire c’est du délire mais courir à 6 mn au km avec la fatigue, la nuit à ce moment de la course me parait impossible. 7 kilomètres, cela parait déjà presque fini. Tout à coup,  le coup au moral devant moi un mur! oui un mur à 20 % qui d’après les autres concurrents dure plus de 2 km! Ma tête est en train de lâcher, si près de l’arrivée, c’est trop bête. Tout le monde marche, enfin ceux qui peuvent encore. 2 Km interminables. Voilà la descente vers l’arrivée! Je recommence à courir que c’est dur. Petit à petit la foulée revient 6mn30 au kilo, 6 mn, 5 mn 30. J’ai l’impression d’aller vite, pourtant je rame et cela descend! 5,4,3,2,1 derniers kilomètres. Je profite, je l’ai fait! au pied levé. Encore quelques mètres, un escalier pour finir! ils auront poussé le vice jusqu’au bout! Voilà, je franchis la ligne, il est 6h45! le temps me paraît correct pour quelqu’un qui ne supporte pas de courir dans le froid et dans la colline. Je suis content. Après un rhabillage difficile me voila parti pour la gare à 1 km de là. Au moins 30’ pour faire ce malheureux kilomètre!
Bien content d’avoir réussi ce défi, mais  vraiment je préfère la route!
Poussman cette fois au repos, pour sa coupure annuelle de 2 semaines.


 

 

 

 

LE MARATHON DE CARQUEIRANNE......

Le marathon tu respecteras….

 Il est 5 h 30 me voilà debout, je vais partir vers Carqueiranne. Pour la première fois depuis 15 jours je n’ai plus le nez bouché. Une rapide pesée pour vérifier que mon poids est conforme à ce qui était prévu, me voila rassuré je peux me préparer…

7 h j’ai réussi à me garer à quelques mètres du départ…je m’allonge dans la voiture et j’essaie de visualiser la course…Le dossard est récupéré puis placé avec soin sur mon tee-shirt (Merci Jeff !).

8h15 je commence l’échauffement les jambes me paraissent bonnes, très bonnes (Trop ??). Pas mal de vent je croise d’Estambuc qui me confirme qu’il sera de face à l’aller, c’est déjà mieux que rien…

8h45 c’est parti…… Je suis dans les 30 premiers, les jambes tournent toutes seules malgré le vent défavorable…3’49…un peu vite pourtant le cardio me rassure 165…Le forunner m’annonce que je suis en avance d’une centaine de mètres (j’ai programmé mon partenaire virtuel sur 2h57) Km 2, en 3’58 encore trop vite mais je suis plus que bien et j’ai choisi de courir dans un groupe pour éviter le vent de face seul. Première cote du parcours je stabilise mon cœur à 170 puls et je franchis le kilo en 4’20. Tout va bien le passage au 5eme kilomètre se fait en 20’22. On se retrouve maintenant avec vent de côté pour un aller-retour sur une presqu’île…..5 Kilomètres de plus entre 4’04 et 4’15..Passage au 10km  en 40’42 et toujours des jambes de feu. je me retiens d’accélérer. On se retrouve vent de face  pour 5 Km  de plus je réussis à instaurer un système de relais avec mes partenaires  les 5 Km  sont avalés en 20’10 ‘’ pour un passage au 15eme en 1h01’53’’. Le vent est toujours défavorable, la route serpente les jambes toujours bonnes, le moral excellent passage au 20eme en 1 h23. Au Semi 1h27’30. Encore 5 Km  est le vent va devenir favorable, je suis sur une base de 2 h 55 voire moins avec le vent dans le dos. Passage au 25eme en 1 h44, je suis aux anges ma FC est stable en 170/172. Je suis heureux…pour quelques mètres…Un trottoir à monter …une douleur violente dans le mollet gauche ce n’est pas possible pas une crampe !!! J’évite de pousser sur la jambe mais pas envie de ralentir, la crampe est toute proche (cela fait plusieurs jours que ce mollet me faisait mal) 4’18 le vent dans le cul, je limite la casse. Encore un trottoir, l’autre mollet qui fait des siennes j’ai dû compenser, j’ai les larmes qui montent aux yeux, je ne veux pas avoir des crampes ! je résiste, je me force à ralentir 4’20, 4’19, la douleur devient de plus en plus forte……29eme Km  je le passe en 2 h 01 quand une énorme crampe me saisit à l’arrière de la cuisse droite. Je tombe au sol terrassé par la douleur, je pleure de rage, tout est fini !! Un irinaute est là avec 2 pompiers, je les rassure je vais bien je ne peux juste plus avancer. Je me relève, ils me demandent  si j’abandonne. L’idée me traverse l’esprit, parce que j’ai mal, parce que je sais que c’est fini. Je me dis que je n’ai pas le droit, ‘je vais finir en marchant’ je l’annonce fièrement, mais j’ai plutôt envie de pleurer. Passage au 30eme en 2 h08 en marchant courant. Je regarde les coureurs qui me doublent avec des"  allez accroche " avec dépit. Les kilomètres sont interminables, les crampes sont toujours présentes mais à 5’mn au kilo elles  ne m’empêchent  pas de courir même si la douleur est  toujours présente. Le reste est  un long calvaire de 12 bornes réalisé entre 6’ pour la plus mauvaise, 4’30pour la  meilleure. 12 Km  pour méditer sur mon rêve envolé, 12 Km  de courage quand même car courir avec des crampes c’est vraiment dur. Les bénévoles m’encouragent, je n’ose pas les regarder. J’ai l’impression que tout le monde sait que j’ai échoué. Je regarde ma montre 2 h 55, 2 h 56 ….3 h 00. C’est fini je le sais depuis longtemps mais là c’est du réel je devrais être arrivé. Je recommence à pleurer, je sais c’est stupide ce n’est qu’une course, mais j’ai tellement investi dans cette course….Voilà la ligne, un concurrent me fait le sprint, je le regarde passer en me disant si tu savais… Je ne  regarde même pas ma montre. J’appuie machinalement sur le bouton arrêt. Je récupère ma médaille, j’ai l’impression de ne pas la mériter…. Quelle DÉCEPTION, je suis comme un enfant qui vient de casser son jouet préféré, je suis si déçu……..

    Voilà je suis rentré, une heure de route pour analyser ce qui c'est passé. J’ai compris que le marathon n’est pas une course comme les autres…1h20 au semi ne veut pas dire 2h54 au marathon car le marathon demande du respect. Il faut le finir et avant le dernier kilomètre, rien n’est fini.

    Je pense être parti un peu vite passage au 10 Km en 40’42, au semi en 1h27 avec le vent défavorable quasi en permanence. J’aurais dû passer en 1h30 et profiter du vent favorable au retour.

    J’avais  un problème depuis 15 jours avec mon mollet droit et je l’ai payé plein pot.

    Mes 15 jours de maladie ? Aucune idée…

    Pour terminer je dirai que je retiendrai 2 choses de cette course :

    Pour ne pas avoir respecté le Marathon il me  l’a fait payer franco.

    1h20 au semi ne veut pas dire 2 h 54 au marathon (j’aurais dû courir sur la base de 3 heures)

    Pour avoir fini ce marathon avec des crampes pendant près de 12 Km  je peux dire que maintenant je suis vraiment marathonien…..

 JE REVIENDRAI

 POUSSMAN

 Mon temps final quand même 3h10’59, c’est déjà ça !